deuil. Heiwa vit avec ses deuils comme on vit avec des fantômes. Comme un temple aux morts qui l’accompagnent, il collectionne les plantes dont il prend un grand soin. Une pour son frère, une pour son père, une pour sa mère, alors même qu’elle n’est pas morte, une pour sa sœur et c’est un peu mesquin. Ce n’est pas qu’il la veut morte ; c’est juste qu’elle s’est éloignée et qu’il ne peut pas le tolérer. Il choisit les plantes avec un soin particulier, langage floral qu’il parle seul. Ce n’est pas tant le sens commun qui prime : il invente un nouveau langage tout de pétale vêtu pour converser avec ses douleurs.

insomnie. Le sommeil ne trouve jamais sa place au royaume Nott. Il fuit le sommeil comme la peste, le nez toujours plongé dans un livre ou dans des recherches, les yeux cernés de violet. Il n’a pas peur des cauchemars, mais craint plutôt ce qu’il pourrait être amené à rêver : l’espoir a cela de terrible qu’il s’enracine sans que l’on puisse le déloger et Heiwa ne peut pas se permettre de se livrer à ce genre d’activité. Souvent, on peut l’apercevoir marcher, dans le Cimetière, les yeux dans le vague. Parfois, il se laisse aller à quelques heures d’endormissement, trop épuisé pour résister, le visage enfoui dans la fourrure de Kirjava. Ces fois-là, il ne rêve pas.

mort. Heiwa fréquente trop la mort pour la craindre. Il la regrette, parfois, comme on regrette un faux-pas des années auparavant, mais ne la craint pas. Si son père et son frère lui manquent, ce n’est pas vraiment à eux qu’il pense lorsqu’il parle de disparus. Plus qu’autre chose, il pense à sa mère, jamais tout à fait là, pense à sa sœur, éloignée, emportée, changée par une famille d’adoption qui lui fait froncer le nez. Si Heiwa n’a pas d’affinité pour les vivants, il ne peut pas s’empêcher de ressentir une certaine affection pour les morts qui passent entre ses mains. Artiste dans l’âme, il aime faire en sorte que ses cadavres paraissent vivants, aussi vivants qu’ils l’étaient, pour offrir aux endeuillés un dernier au revoir qui ne soit pas teinté d’horreur.

famille. C’est un mot dont il peine à comprendre la portée affective ; il comprend son importance politique, cependant, prend à cœur le bien-être de sa famille et sa prospérité. C’est un devoir, plus qu’autre chose, en tant que Seigneur de sa famille. La faire progresser est la meilleure chose qu’il peut faire et il ne recule devant aucun sacrifice pour le faire. Même lorsque cela lui coûte.

mariage. Gaunt. C’est un nom qui compte. Il ne déteste pas sa femme, mais ne sait pas quoi en faire. Ce n’est pas l’amour qui les a menés là et Heiwa le sait bien : le profit, le besoin, la pression l’ont conduit là. Il n’en veut à personne : il a fait ce qu’il a à faire. Il a fait ce qu’il devait faire. Son nom restera dans la famille comme celui qui a fait pénétrer du sang bleu dans leur lignée.

expérience. Il a toujours été curieux, presque trop. Fasciné par les plantes, l’anatomie, la médecine et les créatures, Heiwa se livre à des expériences dans un recoin des salles funéraires du Cimetière. S’il ne l’évoque jamais, il n’est pas moins fasciné par l’idée de créer des chimères, par la possibilité d’améliorer les sorciers. Après tout, la magie ne fait pas tout : si seulement, à la façon de certains animaux, il était possible pour eux de guérir sans avoir même à servir d’un sort… Docteur fou dans l’âme, Heiwa n’a d’autre cobaye humain que lui-même pour le moment. Il n’est pas rare de le voir déambuler, couvert de la tête aux pieds, pour dissimuler coupures et piqûres qu’il ne manque pas de s’infliger et leurs conséquences plus ou moins visibles.

délicatesse. Heiwa a une affection pour les belles choses. Il aime la délicatesse, respire l’élégance. S’il n’est pas vaniteux, il apprécie néanmoins les bijoux et les vêtements bien taillés, la façon dont la simplicité offre parfois les plus belles lignes. C’est un rêveur, quelque part, quand bien même rien ne transparaît. Assez détaché du sens commun, son sens de la beauté peut paraître macabre. Fasciné par la forme des plaies et des os, il trouvera de la beauté dans des endroits qui pourraient paraître inquiétant.

monde. Heiwa n’a aucun intérêt pour le monde extérieur. S’il ne le craint pas, il est toutefois persuadé que le salut de sa famille passe par la vie au sein de la bulle de Soliterre. L’écosystème du pouvoir, fragile et fugitive, serait trop difficile à manier si l’extérieur s’en mêlait. Solidement installé au sommet de sa famille, Heiwa refuse même d’imaginer se tirer une balle dans le pied en tentant de franchir ses frontières. Ni suffisamment fougueux pour suivre les pas de son frère, ni assez ouvert pour prendre le chemin de sa soeur, il considère avoir adopté la parfaite position pour les intérêts de tous.

neuf. anecdote ici.

vrac. anecdote ici.